faciliter un cercle de tambours … facile ?

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Bonjour,

De plus en plus de tambours « chamanes » sont vendus depuis quelques années. Et de nombreux cercles de tambours naissent – et meurent.

logo 1A l’origine, les cercles de tambours étaient des réunions pour célébrer la Vie, le vivant, lors de fêtes ponctuant la vie habituelle. Cette vie ne séparait pas le sacré et le profane. Le rythme des saisons, des Lunes, des récoltes ponctuaient la vie quotidienne, en lien avec les animaux, les plantes, les minéraux, tous les êtres. Certains cercles de tambours étaient menés lors de circonstances particulières, par des personnes qui en « détenaient » les clefs spirituelles. Ces personnes connaissaient le secret du silence, du souffle et des sons, et les liens entre visibles et invisibles. Les cercles de tambours constituant un libre accès entre différents mondes, espaces temps, et favorisant nettement la libre circulation des informations, des esprits et de leurs messages. Ces personnes portaient la responsabilité d’orienter, canaliser, ouvrir ou ne pas ouvrir les cercles de tambours aux esprits qui se manifestent alors. C’est un apprentissage et une transmission directe, qui s’effectuait par étapes, peu à peu, par imprégnation, expérimentation.

Des milliers de cercles de tambours ont ainsi été réunis à travers les continents et les temps, liés au quotidien ou à des rituels puissants. Un cercle de tambours, est un potentiel de soin … ou de destruction, comme tout! Les forces et esprits sont nombreuses et nombreux à se pencher à travers la fenêtre ainsi ouverte.

Nous voyons se développer un grand engouement pour le tambour, les cercles de tambours, tout ce qui a une couleur « chamanique ».Et naturellement, de nombreuses personnes « se sentent appelées » à animer des cercles de tambours, ce qui parait facile.

Hors il y a une responsabilité effective à mener des cercles de tambours, un entraînement rigoureux si on veut réellement accompagner chacune et chacun sur son propre chemin de connaissance et de soin. Car on côtoie l’âme de chacun participant, ses émotions, ses vives blessures et souffrances comme ses joies les plus profondes. et nombres de ces aspects sont alimentés – ou constituent la nourriture – d’esprits invisibles mais bien réels. Il y a donc la nécessité d’un positionnement très clair des personnes animant des cercles de tambours. Parce que un voyage chamanique n’est pas un voyage touristique, une transe a un début et une fin, et les esprits avides sont nombreux … de nombreux animatrices et animateurs de cercles de tambours, me semble-t-il, n’ont pas conscience de ce qui se joue, et de leur propre champ d’intervention possible, avec ses limites.

C’est un peu comme si on offrait à quelqu’un une Formule 1…

Notre esprit pour se mettre au service du Vivant et plus particulièrement de la Lumière, a besoin d’entraînement. Sinon, on risque de provoquer bien des dégâts dans le visible et l’invisible.

Chaque note de musique, chaque respiration,                                                                        chaque battement de tambour révèle notre être et son état.

Chaque battement de silence entre en résonance avec l’ultime,                                                par dépouillement successif, il peut rejoindre ainsi                                                                         le Royaume de Dieu, la Source, le Vivant.

En résumé, animer ou faciliter un cercle de tambours est une responsabilité qui engage tant dans le monde visible que dans le monde invisible. Les forces créées, les appels aux esprits, les phénomènes de transe qui sont induits doivent mener chacun à connaître ses propres limites, en conscience. Les effets tant pour les participant(e)s que pour les animateurs peuvent être importants, et une solide expérience et formation semblent indispensables, car c’est autant le bazar dans l’invisible que dans le visible si on n’y prête pas attention !

Alain Désir

 

 

 

 

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