Le battement du silence

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Bonjour,

je m’intéresse particulièrement au ralentissement et au silence actuellement.

Ralentir le tempo, peu à peu , graduellement, naturellement, et en sentir le battement ou le non battement à travers ce corps et ce soi-disant. Se débattre du tempo, des rythmes accessoires, des tempi alarmistes, des cycles et des boucles…

Ouvrir le cercle, le respirer, aspiré par cette porte nouvelle. A travers le battement ralenti, les repères s’effacent, les structures se délitent, le mouvement s’éteint à lui-même, pour renaître en ailleurs, peut être. Dans cette fuite du battement, impossible de compter, de repérer, de quantifier. Nous franchissons simultanément le grand espace non mesurable entre deux battements et le plus petit mouvement, l’inspir infinitésimale, la plus petite oscillation.

Pas de concession possible … Dans la répétition de ce battement non battu, l’espace s’ouvre, et le temps se dissout, passant au delà et en deça du quantum. Ralentissant le ralentissement, jaillit la fulgurance de l’instant éternel. Ici, point de ceci ou de cela.

Le ralentissement détisse fils et trames … laissant ainsi la nudité apparaître, au-delà des voiles et des fragrances convenues. De transe s’agit il ? Plutôt d’absence d’aspérité à laquelle se raccrocher, le fil de l’âme se dénude pour brûler à lui même. La conscience s’aiguise puis disparait, transparaît pour se fondre en Lui, en Elle. L’Aimé, l’Aimée ( peut importe le Soleil ou la Lune). « J’étais crû, je fus cuit, je suis brûlé » nous transmets Djalal Od dil Rûmi, à la suite de sa rencontre mystique, charnelle avec Shams de Tabriz, hors de toute convention mais brûlant au Feu de la vérité, consommant et consumant, jusqu’à la dernière cendre.

Il y a cette perte de repère, et ces moments où l’on cherche, griffant, mûgissant, hurlant ou totalement aphone, muet, silencieux … le vide nous aspire, nous co-fondant, confondant… sensation intense, aspiration inévitable … tournoiement, tourbillon, tourne et tourne et spire et vire et spire et tombe et monte et monte et tombe dedans dehors et retrouve l’axe vertical. Alors « tu » suis le destin de l’instant, sur cet axe du monde ,  et deviens  axis mundi ; « tu » t’absous, te dissous.

Ralenti

Le

Battement

Alain Désir

voir aussi TamShakTan www.tamshaktan.com

 

 

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