Le son, langage du tambour
Que celui-ci soit considéré comme shamanic ou non, le son est le langage du tambour. Ce son provient de la rencontre entre un humain et le tambour, par l’intermédiaire de sa main (dans un peau à peau sensible et déterminant) ou grâce à une mailloche. Juste après le contact entre la mailloche et la peau tendue du tambour, le son jaillit. Le son du tambour peut être défini par plusieurs paramètres comme pour tous les instruments de musique. Sa hauteur (grave – aïgu), son intensité (volume faible – volume fort), sa durée (très bref – looong), ses harmoniques. Lorsqu’on frappe la peau du tambour avec une mailloche, on va entendre en premier un son de base, qui occupe un espace. de façon naturelle, un tambour qui sera bien accordé (oui, on peut accorder un tambour) produira d’autres notes que cette première note, situées au-dessus (plus aïgues). Les harmoniques (qui peuvent évoluer) sont en quelques sortes la signature d’un instrument de musique.
On peut jouer sur ces différents paramètres, en cherchant sur notre tambour ses différents sons (graves, aïgus), les endroits où le son se prolonge et résonne naturellement, et en jouant sur le volume sonore. Je peux tester le son par un battement unique ou par une succession de battements réguliers, espacés ou reliés par le même écart. En faisant varier le tempo des battements (la durée entre deux battements), je peux ajuster le son de mon tambour et en chercher les meilleures résonances et ses différentes qualités sonores. M’entraînant régulièrement, je connais mon tambour dans une grande variété de circonstances qui influent sur le son du tambour (humidité, chaleur…).
Peu à peu, en cherchant, ou bien parfois également sans chercher volontairement et en se laissant inspirer, le chant du tambour peu s’élever : le tambour libère sa voix, ouvrant une voie. C’est un moment de traversée possible, un temps de re connexion à l’essentiel. Le chant du tambour peut se comprendre d’un point de vue rationnel avec les différents paramètres liés au son ; il peut également se lire du point de vue spirituel et sensible. Le tambour constitue une voie, un chemin sur lequel nous pouvons poser nos pas sur les battements de notre tambour-compagnon ou compagne. La voie du tambour est l’une des deux voies shamaniques, l’autre étant celle des plantes. Ce qui n’empêche pas des ponts entre ces deux chemins.
Du son du tambour, nous sommes donc passés à la voix du tambour puis à la voie du tambour, si vous suivez bien ;-).
signature vibratoire
La voix du tambour peut ouvrir des chemins, des voies qui permettront à des informations de circuler. On peut sentir, observer, des seuils sur le chemin, des « portes » qui s’ouvrent par la conjonction du son du tambour et de la qualité de jeu, de présence du ou de la joueuse de tambour. Le tambour shamanic est un instrument de transe (traversée). Un bon joueur (joueuse) peut ainsi sentir, faire varier imperceptiblement sa façon de jouer de façon à entendre, sentir les subtiles différences de sons, et de modification vibratoire de son environnement. La voix du tambour créer un champ vibratoire qui vient nourrir et informer son environnement. Il le façonne, le malaxe, lui ajoute sa signature vibratoire.
La voix du tambour ouvre un chemin, crée et façonne un espace vibratoire.
Cet aspect du son est à mon sens essentiel à connaître, pratiquer, et développer. Il permet une infinité de nuances, de s’adapter aux nombreuses situations que nous trouvons dans des Cercles médecine, des ateliers liés aux rêves et voyages. Le son est porteur de fréquences, et une large palette sonore permettra d’ouvrir ou nourrir des espaces de qualité.
Je vous proposerai un prochain article sur le rôle de l’humain, son influence sur le son. Avec plaisir ! Alain D.

Bien d’accord que le tambour est un instrument de musique à part entière (la voix, le rythme, la main …) . Et ce qui est remarquable, c’est quand la partition n’est pas écrite à l’avance, que tout est dans la présence et la connaissance du maitre du tambour.